mercredi 13 avril 2011

Publicité Axe : gorettes en stock

La nouvelle campagne de pub Axe ressort les grosses ficelles sur le mode : c'est cool, c'est absurde, c'est drôle, c'est jeune, c'est fun, c'est sexe. Bon, deux mots pour décrire le concept de la pub télé. Un jeune se retrouve sous une douche de plage. Alors qu'il s'enduit du gel, les bimbos qui se trouvent alentours reproduisent ses gestes. Il se frotte le dos, les jeunes femmes font le même mouvement et dégrafent du coup leurs hauts de bikini. Il met ses mains sur sa poitrine, elles font de même occultant ce que leurs haut ne cache plus. S'apercevant du don de marionnettiste que lui procure le gel douche magique, il lève un bras, puis le deuxième pour pouvoir ainsi reluquer les seins des nanas. Ce qui marche bien évidemment... Emballé c'est pesé : c'est du grand art.

Bon, sur le fond, on est dans le classique. Un peu de mon parfum et les femmes tomberont à tes pieds, elles se jetteront à poils sur toi malgré ton acné mal soigné et ta carrure de sandwich SNCF. Elle répondront à tes désirs au doigt et à l'œil. C'est plus directe forcement : c'est jeune, c'est sexe. On a du mal à rire, mais on laisse passer, comme les nanas qui se tripotent avec leurs yaourts. On est évidemment dépité que la séduction se fasse sur le mode, « tu vas devenir ma marionnette » mais on a hélas l'habitude.

« Plus t'es clean, moins elles le sont »

Mais la cerise est la phrase de fin, l'accroche : « Plus t'es clean, moins elles le sont ».

Là c'est du lourd. Axe ne vend plus seulement l'espoir d'un rapport sexuel avec des bombasses, il vend l'espérance de trouver de véritables petites gorettes vicieuses. Ben oui, si elles montrent leurs seins, c'est logique. Le sexe c'est sale. Les bimbos sont de petite cochonnes.
Chapeau bas à Axe qui monte d'un cran dans le sexisme publicitaire grâce au travail de l'agence Buzzman qui s'est donné un crédo simple : « Le secret est de respecter le consommateur. Vous allez interrompre leur vie. Toute publicité est indésirable, alors si vous vous planter, apportez un peu de champagne avec vous. » N'hésitez pas à les féliciter sur leur page facebook. Ce sont des pro de la publicité virale. Champagne ! ! !

En réponse à un mail que j'ai adressé à UNILEVER, ils me me répondent le 20 avril : 
"Nous sommes désolés que cette publicité ne vous ait pas convenu. Pour répondre à votre remarque, sachez qu'Unilever est un groupe international qui possède de nombreuses marques. Chaque marque adopte une communication sur mesure afin de toucher son audience. Pour toucher sa cible, les hommes de 18 à 24 ans, AXE parodie le "jeu de séduction" et le désir des hommes de se faire remarquer par les femmes. Cette parodie est présentée de façon humoristique dans les campagnes publicitaires qui ne doivent surtout pas être comprises au sens littéral. La campagne diffusée en mars 2011 ne doit donc bien sûr pas être prise au premier degré : elle reprend simplement le ton décalé des publicités AXE qui ont été lancées ces dernières années. Il faut savoir qu’AXE teste régulièrement ses publicités auprès d’hommes et de femmes pour recueillir leurs impressions. La campagne en question a ainsi été évaluée positivement par un panel représentatif de consommateurs." 
Donc pour résumer : Ça plait au jeune, c'est de l'humour, mais je prend tout au premier au degrés. Circulez !

 
Compléments au 31 mai 2011 
A voir, une hypothèse rafraichissante sur la pub AXE par cyroul.com : AXE = GAY

dimanche 3 avril 2011

Billet : misère du communautarisme


La candidate UMP lors des cantonales sur Alfortville-Sud a fait les frais d'une campagne anonyme d'ampleur par mails et courrier mettant en avant son ascendance turc pour la discréditer auprès de la communauté arménienne. Un procédé inacceptable et méprisable.

« Honte à l’UMP dont la candidate Selda GLOANEC cache ses origines TURQUES en prétendant être moitié arménienne. Honte à toi TACVORIAN, suppléant qui a oublié le génocide arménien et donc tes origines » Voilà la tonalité du mail que certains Alfortvillais ont reçut dans leurs boites mails quelques semaines avant les élections cantonales de mars 2011 de la part d'un énigmatique Magarian. Ce mail sera suivi par un courrier aux associations arméniennes d'Alfortville dans la même veine à la mi-mars, ce qui à provoqué la colère de certaine figure locale. 

Les annales des campagnes électorales fourmillent d'histoires sur ce type de basses manœuvres destinées à flétrir la concurrence. Ces manigances apparaissent finalement anecdotiques, tant il est rare que les électeurs y soient perméables. Épiloguer sur ces épiphénomènes peut même paraitre excessif. Pourtant, dans le genre crapoteux, la campagne des cantonales sur Alfortville amène sa petite pierre étant donné le caractère nauséabond des arguments.  Il y avait pourtant  matière  à des attaques politiques sérieuses si on prenait le temps de lire la prose de la candidate sarkozyste. En jetant un coup d'oeil sur son blog, ce qu'on remarque tout d'abord, c'est que ses propositions de campagne tenaient sur la tranche d'un billet de RER D. L'argument fort de cette candidature fut principalement de mettre en avant le caractère attendrissant du parcours de la prétendante. On voit bien que l'UMP n'a pas misé beaucoup sur ces élections, en travaillant sérieusement le programme notamment. Ils devaient se douter  qu'ils ne feraient que de la figuration. Finalement, le seul fait saillant de leur campagne fut un tract dénonçant l'absentéisme des socialistes dans les exécutifs locaux. Vrai, mais un peu court. Reconnaissont au moins un mérite à Selda Gloanec  : elle n'a pas caché qu'elle concourrait sous l'étiquette UMP. Surement la fougue de la jeunesse.




Mais pour revenir à cette campagne, ce procédé de dénigrement fondé sur la stigmatisation des origines de la candidate, en plus d'être inacceptable, n'a été pour rien dans la débandade de l'UMP. Selda Gloanec à recueillit 377 voix au premier tour quand son prédécesseur en 2004 en comptabilisait 1017. Pas besoin donc de ce type de manœuvre. Le bilan présidentiel parle de lui même.

D'où vient le coup bas ? Mystère. Cependant, cet épisode doit nous faire réfléchir sur les aboutissant de la conception du corps électoral comme étant la juxtaposition de communautés. Séduire les plus influentes d'entre elles consisterait à leurs proposer la plus grosse carotte. Et il faudrait stigmatiser les communautés hypothétiquement antagonistes, dangereuses ou moins influentes. Une logique boutiquière extrêmement dangereuse en somme qui capitaliserait  sur la décomposition du corps social en misant sur des "rivalités identitaires", quitte à les inventer quand elles sont fantasmatiques. Ce qui permet au passage de s'éviter la peine d'essayer de répondre à la désillusion des citoyens face à leurs représentants institutionnels. C'est aussi cette logique qu'illustre le débat « Laïcité et Islam », ardemment défendu par les représentants de l'UMP. Et qui trouve des adeptes au quotidien dans certaines municipalités. Une dérive dont Selda Gloanec est aujourd'hui victime, et qui devrait l'amener à réfléchir sur ce que défend son parti en ce moment même.